Rien n'a changé depuis l'époque d'Orson Wells : en 1938, il retranscrit à la radio une fiction de son homonyme G.H Wells, intitulée "la guerre des mondes" qui traitait de l'invasion de la terre par des martiens. Quelques instants plus tard, tout le monde est dans la rue… En 2006, la RTBF fait en direct sa guerre des mondes : ses journalistes, du présentateur au reporter, ont réalisé une émission spéciale de deux heures, interrompant les programmes prévus pour raconter la fin de leur pays, la sécession de la Flandres et le départ précipité du Roi. L'éclatement annoncé de la Belgique a suscité en premier lieu une petite panique chez certains d'entre eux. Même conséquence qu'en 38, les gens sont descendus dans la rue.
«La Flandre a proclamé son indépendance !», «le roi a quitté le pays !», «la Belgique n'existe plus !» Les téléspectateurs de la RTBF ont vécu, en direct, un moment historique… ou presque, puisque l’édition spéciale à laquelle ils ont assisté , n’était autre qu’une politique fiction.
Alors qu’ils s’apprêtaient à regarder deux reportages de «Questions à la une», un flash spécial apparaît à l’écran :
En 1938, pour mémoire, les critiques avaient traité Wells de "génie". En 2006, une telle retranscription n'est pas acceptée. Mais Wells était un homme de cinéma, pas un journaliste. Pourtant, cet évènement est à saluer, car il permet aux gens de réfléchir, et de "s'approprier" ces médias omniprésents.
Aujourd'hui, à époque différente, même système : la rapidité de l'annonce des faits provoque les mêmes réactions. Un cocktail dont raffole les journalistes : individus, faits, catégorie, drame.
Exemple : Des élèves de l'école primaire hospitalisés après avoir mangé à la cantine; le maire ne sais rien...
Diffusé à la radio, le cauchemar commence (ligne de la mairie saturée, préfet alerté, parents qui accourent à l'école, syndicats, association écologiste sautant sur l'occasion pour mettre sur la place publique de vieux différents avec la mairie, bouchons …) Enfin pour les médias, un EVENEMENT. Le triptique est là : élèves, hopital, cantine. Trois mots qui vont déclencher l'évènement, le drame !
"La presse moderne n'hésite pas à créer l'évènement si l'actualité se tarit"
Trouver quotidiennement de "l'extra quotidien"
Voilà ce dont rêve les journalistes : trouver l'évènement qui va "bousculer" la "UNE" du journal; Une situation exceptionnelle qui peut se raconter (récit) et surtout qui appelle l'information (= raconter une histoire)
Une histoire : elle est avant tout racontée par des hommes qui vivent des évènements. Les journalistes sélectionnent les faits, des personnes et ils mettent en scène; il n'y a pas d'histoire sans ce regard qui met en scène et qui dispose, qui jette de l'ombre pour mieux mettre en lumière. Bref, il n'y a pas d'histoire sans récit.
Une necessaire dramaturgie : elle préside à la mise en forme de l'information. La crise appellent les médias comme les poumons aspirent l'air. On ne parle jamais du train qui arrive à l'heure, mais toujours de celui qui a déraillé...
Il y a deux points de vue qui s'affrontent, deux idéologies. Certains auteurs voient les médias comme un danger pour la démocratie, pour la culture, la raison, l'intelligence; D'autres au contraire voient en ces derniers un moyen de démocratiser et de faire emerger le débat, le lien social, de rompre l'isolation.
- Approche très alarmiste : Bourdieu, Halimi, Champagne
Entretenir l'aliénation du citoyen. Les médias sont perçus comme un instrument de donimation douce, qui prive le citoyen d'action directe et lui impose un mode de vie qu'il n'a pas le droit de changer, favorisant ainsi une classe dominante
Vidéo de Pierre Bourdieu sur le rapport entre Journalisme et Pouvoir
Manipulateur manipulé
La télé est pulsionnelle : elle appelle les stimulis. La conscience devient Marchandise; Il faut faire adopter des comportements de consommation. La télé devient ainsi machine à faire consommer ! (sinon pourquoi dépenser des milliers d'euros pour un spot de 30'secondes ?) La pensée n' est stimulée, au contraire. Moins on pense, mieux c'est ! On ne veut pas d'opinion (Opinare = juger, avoir les éléments pour juger) Ce qui interesse Patrick Lelay, c'est pas la conscience, c'est le cerveau en tant que système réflexe...Une limace a un cerveau, mais pas de conscience ! Il faut juste capter le désir.
La Télévision n'existe pas. Ce qui existe, ce sont des télés, des chaînes avec des programmes. Il ne faut pas confondre le Média avec les chaînes.
- Recherches empiriques :
Lien social, "reliance sociale" : la fonction de la TV est de créer un lien, un espace de communauté invisible et impalpable qui remplace la fonction des autorités traditionnelles (Wolton, Eloge du grand public) Plus il y a de canaux, plus l'esprit critique augmente. Plus nous sommes exposés aux messages, plus nous résistons.
Médias de Mass : participe à une hausse générale du niveau d'information moyen (mobilisation cognitive; + d'info, + besoins d'être ensemble)
Démocratie vivante : les médias permettent une ouverture du système (faire, défaire les notoriétés, hiérarchise les enjeux)
Mais les recherches empiriques mettent aussi en avant les points néfastes, pervers :
Renforcement de la logique du spectacle, au détriment de la raison, l'argumentation
On oublie parfois que l'info est une construction...
Renforcement de la crise des instances de médiation traditionnelle (Partis, Assemblée)
Imposition problématique ( fonction d'agenda : les médias ne seraient pas important parce qu'ils ne disent pas ce qu'il faut penser mais disent ce à quoi il faut penser)
Effet de conformisme (spirale du silence : les médias ne disent pas à quoi on doit penser mais ce à quoi il ne faut pas penser)
Gestion du Temps politique (temps médiatique = court alors que politique se juge sur le temps)
La forme plus que le fond (manière dont on s'exprime, s'habille, sourire…)
La question essentielle n'est pas de savoir ce que les médias font aux gens mais ce que les gens font des médias :
- crédibilité accordée à l'émetteur (légitimité)
- condition sociale
Les médias ne font pas l'opinion. Ils mobilisent; Ils renforcent les opinions préexistantes; ils n'ont qu'à la marge, un effet de conversion des opinions (individuation de notre société, autonomie de l'individu) Conséquence : étiolement des votes de classe (volatilité de l'électorat Joue un rôle pour construire le choix politique ( les médias deviennent un allié de l'electeur-consommateur / articulation de l'offre) Les médias lui donne à voir les évolutions de l'agenda politique, en temps réel !
Elle est essentiellement élaborée par des entreprises, qui se font concurrence dans toutes les phases de l'élaboration et de la distribution de leur "produits"
Un produit de consommation courante: contrainte de production et de distribution. C'est au niveau de cette dernière que se mesure le succés du produit
Une information ne passe que si elle est lu, vu, ou écoutée. Pour cela, il faut qu'elle revêt "les caractèristiques d'un produit adapté au circiuit de difusion"
Une tautologie : les réactions du public sont observées (comportement d'achat et de consommation) pour contribuer à façonner le produit final = une histoire…bien rodée !
Il ne suffit pas qu'une information soit vraie pour être retenue et diffusée dans les médias. Il faut qu'elle puisse revêtir les caractères spécifiques d'un produit adapté à son circuit de distribution. Il est donc nécessaire que l'information soit désirable, qu'elle corresponde non seulement à un besoin, mais en plus à une demande réelle et solvable. Demande qui, elle-même, a été suscitée et mis en avant par certains médias eux-même afin d'accoutumer les citoyens à des choses futiles et porter ainsi "l'intérêt " sur des faits divers pour détourner de l'essentiel, tout en gagnant du temps.
Les faits divers
Un autre exemple d'une information non diffusée, sans doute remplacée par d'autres "infos plus importantes", celle ou Poutine a reçu la légion d'honneur de la part de Chirac. Claire Chazal n'en a pas parlé ("bien sûr", dit-elle en prime) ce que lui fait remarquer très vivement Michel Polac
Poutine: Chazal a rien à dire
Deux axes principaux :
L'observation des besoins et des comportements
Le média lui-même ( spécification, thématique, généraliste)
Médias |
Presse |
Radio |
télé |
Quantité d'information |
150000 mots par quotidien |
800 mots par flash d'information |
5000 mots par journal |
Temps passé avec les médias (6 heures) |
40 minutes |
2 heures |
3h30 minutes |
Une entreprise de presse doit imposer sa marque, identifier son style à l'information qu'elle distribue (BFM, France INTER)
L'information diffusée est toujours un matériau transformé.
Mais ce qui compte, pour une entreprise nationale voire internationale, c'est l'AFP et Reuters. Avec comme levier, la rapidité. Les agences d'information sont reprises par tous les médias, dont les dépêches tombent à instant T au même moment dans toutes les rédactions. Inutiles donc d'envoyer tel ou tel communiqué à tous les médias, cela aura pour unique impact une perte de temps. Mais si vous avez de réels contacts personnels, alors il faut le jouer : rien de plus satisfaisant pour un journaliste, pour le média dans lequel il travaille, que d'avoir une information en exclusivité ! Non seulement vous êtes sûr que votre message va passer, mais en plus, vous avez renforcer des liens privilègiés avec des journalistes, puis avec leurs confrères qui verra en votre entreprise une crédibilité et une confiance accrue. Il faut être à l'origine de la boucle de l'information.
Au fil des années, l’évolution des contenus est aussi aisément prévisible que celle des médias qui sont leur support. Elle dérive de l’application d’une loi empirique liant le rapport signal/bruit d’un message à la largeur de bande du canal par lequel il transite : la quantité d’information utile d’un message est inversement proportionnelle à la capacité de son vecteur : plus le message (information) est complexe, plus la puissance du média va le simplifier. On fait simple au risque d'être simpliste.
Jamais les moyens de diffusion de la pensée n’ont été aussi puissants, et jamais la pensée aussi creuse. A terme, donc, la capacité des médias tendant vers l’infini, la quantité de pensée véhiculée tendra vers zéro. Un nivellement des citoyens, ou ces derniers ont toujours plus le sentiment d'être de plus en plus libres, mais en réalité dépossedés d'eux-mêmes, aveuglés par une réalité façonnée, dictée, structurée, qui donne l'illusion d'une pluralité de mode de pensée, mais qui en définitive est dramatiquement unique, uniforme. C'est la force des médias de masse : donner l'illusion de l'ubiquité, de la transparence et de la liberté.
La Fabrique du Consentement - Noam Chomsky
Cette dilution de la quantité totale d’intelligence circulant à chaque instant sur les médias s’est opérée en trois temps :
1. Premier temps, l’adaptation des messages aux contraintes techniques et économiques des canaux sur lesquels ils s’expriment. Le business model des industries de l’information allie une forte intensité capitalistique sur le versant investissement, à une forte dépendance à l’égard de la publicité sur le versant revenus. Cette double contrainte se traduit par l’impérieuse nécessité d’atteindre le marché de masse, et donc par une pression irrésistible à simplifier et pour tout dire appauvrir les contenus ;
2. Second temps, le modelage des capacités du cerveau humain aux caractéristiques des messages à faible teneur en complexité auxquels il est exposé : le jugement se monnaye désormais en deux valeurs élémentaires (les in s’opposant irrémissiblement aux out...), l’affectivité régresse jusqu’à l’opposition primordiale de sentiments reptiliens (« je kiffe » et « j’ai la haine »), la sociabilité divise le monde en deux camps (« avec nous » et « contre nous », façon G.W. Bush), le langage se fait onomatopée (genre SMS), le raisonnement, tautologie (un chat est un chat, une pipe est une pipe, et tant pis si Magritte prétend le contraire), et le comportement, réflexe conditionné : quand il entend le mot culture, l’honnête homme du XXIe siècle dégaine sa zapette...
Lost in transition : les nuances, les contradictions, les hésitations, les scrupules, les bégaiements, les silences, bref, la pensée. Les dialecticiens, producteurs d’énoncés obscurs, coupeurs de concepts en quatre et autres faiseurs d’embrouilles sont expulsés d’un système qui n’a que faire de leur logique non binaire. Et l’expérience de la complexité - les occasions d’exercer des circuits cérébraux comportant plus de trois neurones - se fait plus rare encore, l’attrition des cerveaux s’aggravant, par défaut d’usage. Le média finit par accoucher de ce dont, de l’aveu même d’un dirigeant de chaîne télévisée, il a plus que tout besoin : de cerveaux réduits à leur plus simple expression, pure collection d’arcs réflexes - une fibre sensorielle, une fibre motrice, sur l’une je te stimule, avec l’autre tu m’achètes ;
3. Dernier temps, le modelage des cerveaux par les messages qui les imprègnent se double d’un modelage des messages eux-mêmes par les préférences de leurs destinataires. Le modèle actuel en est Google, notre Rétine universelle commune, qui capte pour nous, tout en la filtrant, toute l’information accessible sur le Web, et dont dépend de plus en plus notre expérience du monde : ce que retient la Rétine garde une chance d’être perçu, ce qu’elle rejette n’existe tout simplement pas. PageRank ™, son algorithme de classement, place automatiquement en tête les pages les plus lues, leur conférant une visibilité accrue, qui en retour renforce encore leur position dominante, et ainsi de suite... A l’inverse, des pans entiers du réel sont soustraits à la conscience collective, faute d’avoir su impressionner la Rétine... Dans cette spirale, où le populaire devient toujours plus populaire, et le marginal toujours plus marginal, nul jugement de pertinence ou d’importance : seule compte la vox populi exprimée par le nombre de hits.
Ce qui se confirme ici, c’est une tendance irréversible au couplage des cerveaux humains aux médias qui les alimentent, simple couplage logique pour le moment, mais un jour proche, n’en doutons pas, véritable soudure matérielle qui, par l’évocation directe d’affects sensoriels dans nos lobes frontaux, couronnera l’entreprise de subjugation de l’homme par ses outils à quoi se résume, depuis le biface de silex, toute l’histoire des techniques.
La place manque pour commenter en détail l’ensemble des évolutions qui modèleront les médias de demain. Contentons-nous de désigner les plus saillantes :
La captation des réseaux de communication par les grandes organisations, institutions étatiques, multinationales, partis politiques, églises ou sectes, avec pour conséquence le brouillage des frontières entre information et communication commerciale, politique ou institutionnelle. La propagande ira directement du producteur à son consommateur.
Uniformisation de l'information. Bien sûr, et même utilisation de cette uniformisation comme arme stratégique .
Ils interagissent profondément avec les activités politiques, économiques, sociales et culturelles d'une nation. Les frontières entre information et divertissement deviennent de plus en plus floues non seulement pour les téléspectateurs mais aussi pour les professionnelles.
Sur les chaînes nationales, on constate que le fait divers l'emporte parce que l'émotion prime sur l'analyse : à peu près tout ce qui paraît complexe est banni de l'information télévisée.
Guerre = rôle d'amplificateur dans les opérations de désinformation (conscient ou inconscient)
- Famille très nombreuse, plurielle
La télévision a pris une part prépondérante en occident et l'Image s'est instalée en Reine dans les pays industrialisés. Avec la mondialisation, avec ce "village global" que prédisait MacLuhan, l'image (ou plutôt sa manipulation (sens physique) et sa diffusion par les journaux) rencontre désormais et fait face à d'autres cultures, d'autres religions qui elles, n'ont pas la même religiosité, la même tolérance, habitude à l'égard de l'image. Elle traverse les frontières et est perçue immédiatement, sans aucune autre forme de pédagogie, à l'éat brut. Celle-ci peut être synonyme de peur, blasphème ou autre objet satanique. Tel fut le cas avec l'affaire dite des "caricatures de Mahomet". L'image permissive, à qui tout est permis, qui donne congès à l'homme, qui exclue toute participation du public à sa conception, qui en devient le vassal. Image non voulue, non souhaitée, mais image imposée, qui balaie volonté, croyances, vérité et contre vérité...de part son statut de VISIBILITE. Les images qui nous parviennent sont comme voilées, hors contexte, mais présentées comme la vérité.
- Institution sociale
Qui se donne les moyens techniques et professionnels de communiquer leur message. Mais les différents groupes sociaux sont inégalement vulnérables aux médias de masse. En même temps, il est des actions psychologico-médiatique qui manquent leur objectif, malgré le raffinement des moyens mis en oeuvre, parce que le hiatus est trop grand entre le contenu du message et l'état de réceptivité des groupes et / ou des faits rapportés, de la réalité.
Bibliographie sur ce thème :
Avant d'être Pensée = technique (forme= image son..) signification du message…diffusion direct ou différée.
Approche interactionniste = reception touche des millions ou 1 personne, diffusion sens unique ou double, lieux uniques ou éloignés…
Les journalistes manquent de référence et ont tendance à piocher dans la mémoire collective, à recourir à des références verbales ou visuelles qui ont fonctionné dans d'autre circonstance. Face à une situation donnée, c'est leur propre packaging culturel, leur propre corpus de valeur, une certaine façon d'appréhender la réalité qui prédomine. Rappelons-le, le but d'un journaliste est la restitution des faits, mais aussi une réelle mise en perspective.
Il faut donc bien faire la différence entre un système médiatique et un simple système de production de valeurs ajoutées intellectuelles: le sytème médiatique donne les informations, à l'état brute, mais dans ce même système, il y a des médias qui analysent plus en détail les conséquences, les ramifications (presse écrite, voire certaines radios)
Vous trouverez dans le document suivant une étude quantitative et qualitative sur la presse en générale, sur l'audience, sur la réception, sur la confiance du public en 2006. Elle mesure, pour la première fois, outre l'audience des journaux papier, la puissance globale de chaque groupe de presse en tenant compte de l'audience du quotidien papier, du site Internet et des suppléments hebdomadaires. Les marques des quotidiens nationaux payants ont attiré 18,6 millions de personnes. Le Web et les suppléments ajoutent 3 millions de lecteurs chaque semaine à la presse quotidienne nationale. Ce qui représente une hausse de 19 % par rapport à l'audience isolée de l'ensemble des quotidiens sur sept jours.
" Un média est une technique ou un ensemble de technique permettant aux hommes de communiquer l'expression de leur pensée, quelles que soient la forme et la finalité de cette expression" Francis Balle, Médias et Société
_médias autonomes ( cd, dvd, livre, journaux) non liés à des réseaux
_médias de diffusion (propagation unilatérale ( à sens unique)
_médias de communication ( bilatéral et multilatéral) téléphone, internet, visiophone, minitel
La technologie a donné aux médias le pouvoir d'ubiquité, d'instantanéité, de rapidité. Mais rapidité ne signifie pas qualité, et le résultat peut être inexact ou déloyal. Les rumeurs et les mensonges sont traités comme des faits, les suppositions comme des vérités. Et le messager devance le message alors que celui-ci est plus complexe, contradictoire et pas forcément perceptible dans l'instant.
Varient en fonction des attentes et des besoins (publics différenciés)
1. Fonctions dans régimes libéraux (en théorie)
gardien de la démocratie (fonction politique)
Rapporte les faits, hiérarchise, oriente et interprète. Surveille le pouvoir et rapporte ses fautes
4ème Pouvoir, miroir du monde (fonction sociale)
Propose le spectacle (stéréotypé) d'un monde : émotion, révolte ou identification
objet de divertissement. nouvel opium du peuple ?
Vecteur de culture, de fonction civique
Instigateur du lien social (fonction d'intégration)
Lire tel ou tel journal = appartenance à une famille culturelle
La privatisation de TF1 : Grand jeu de Patrick Lelay
TF1 : Chaîne de culture, d'intelligence!
Analyse
Devant plus de 8 millions de téléspectateurs, Patrick Poivre d’Arvor a eu la voix à peine teintée d’émotion jeudi pour son dernier 20 heures à TF1 quand il a cité Shakespeare : "ce qu’on ne peut éviter, il faut l’embrasser".
Son éviction, qui devrait donner lieu à une indemnité de 2,2 millions d’euros selon le journal Libération, marque la fin d’un modèle de journal télévisé : celle d’un JT présenté certes avec un grand professionnalisme mais aussi avec une vision verticale de l’information télévisée. La conception du JT, version PPDA, c’était en effet celle d’un journal conçu comme un lieu de pouvoir supposée à la fois narrer la vérité médiatique, et selon le sociologue Denis Muzet, atténuer avec une économie de gestes et de mots la violence de la mondialisation.
La culture de TF1, qu'est-ce que c'est ?
"Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible" Patrick Lelay, Pdt de TF1.
Incitateur à la consommation - Médias sont support de pub
2. Régime Autoritaire
Faits divers interdits (signes de dysfonctionnement) "le monde va mal..."
Aider au maintien du dirigeant + petite élite
Régimes communiste = diffuser les instructions du pouvoir en place, endoctrinement +culte du chef
Avec la multiplication des canaux de création (webcam, internet, logiciel, vidéos en ligne) les citoyens ne sont plus des spectateurs passifs, mais bien des acteurs actifs, qui renvoient aux professionnels de stratègie de domination douce et omnipotente, leurs propres armes et les utilisent à leurs fins détournées.
Best Of Nicolas Sarkozy
Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en mai 2007, caméras de télévision ou téléphones portables de quidams l'ont parfois filmé dans des séquences inattendues, ou plutôt, naturelles... sans mise en scène contrôlée.
La presse quotidienne régionale représente un marché de 2,5 milliards d'euros, réparti entre 63 quotidiens de tailles très diverses. Entre Ouest France, le premier quotidien français - 750 000 exemplaires - et le quotidien nantais l'Eclair qui se diffuse à environ 4 000 exemplaires, les différences sont énormes. Cet écart est accentué par la coexistence, au sein de la famille PQR, de véritables groupes de médias régionaux - fédérant plusieurs supports presse et audiovisuels, et disposant de moyens financiers importants - et de journaux indépendants, parfois de petite taille. Pourtant tous les journaux, et tous les groupes, quelle que soit leur taille, ont les mêmes préoccupations liées à l'érosion du lectorat et à la crise publicitaire.
Cette partie s'attache à répondre aux questions suivantes :
Quelle est précisément la situation de la PQR? Comment peut-elle lutter contre la baisse régulière de sa diffusion payée ? Comment réduire l'impact des cycles publicitaires ? Quel est l'impact des quotidiens gratuits ? Quelles sont les diversifications les plus pertinentes pour les groupes régionaux ? Quelles sont au sein de la PQR les entreprises les plus performantes ? Quelles sont les perspectives des journaux indépendants ?
Depuis 1990, la diffusion payée de l'ensemble de la PQR a baissé de 10,5 %, soit plus de 660 000 exemplaires payés perdus. Le plus inquiétant est qu'une accélération s'est produite dernièrement. Ces deux dernières années, la baisse a atteint 2,6 % (près de 180 000 exemplaires payés). Ce phénomène touche toutes les entreprises de presse, à quelques exceptions près. Le secteur tout entier est d'ailleurs sous perfusion : les aides directes et indirectes de l'Etat représentent entre 10 % et 15 % du chiffre d'affaires du secteur. Les défis que la PQR doit relever sont donc nombreux :
• Renouveler le lectorat est bien entendu l'objectif majeur de tous les quotidiens. L'offensive récente des gratuits rédactionnels renforce l'urgence d'un travail profond sur les contenus et les produits…
• Préserver la ressource publicitaire (environ 40 % des recettes moyennes) est une nouvelle préoccupation car longtemps la PQR a bénéficiée d'un contexte concurrentiel plutôt favorable. L'accès à la publicité télévisuelle de secteurs autrefois interdits change la donne, tout comme l'émergence de nouveaux médias locaux ( gratuits, TV…).
• Réduire les coûts fixes des entreprises est un enjeu considérable, qui bien souvent a été à peine amorcé par les dirigeants, confrontés à des bastions syndicaux solides.
• Améliorer la distribution en privilégiant, notamment, le portage à domicile.
• Diversifier les ressources, ce qui le plus souvent est entamé, mais rarement abouti.
Les défis sont donc importants et partout en France les initiatives se multiplient. Les plus fréquentes sont les suivantes :
• Les changements de formule. Il s'agit toujours d'une prise de risque qui, dans le pire des cas, peut déstabiliser les lecteurs fidèles sans en séduire de nouveaux. Surtout, les changements de concept s'accompagnent souvent d'investissements lourds, notamment dans de nouvelles rotatives.
• La capitalisation sur la proximité. Le cœur de métier d'un journal régional est l'information de proximité. Le corollaire est qu'en cherchant à répondre aux attentes du plus grand nombre, on risque de ne satisfaire personne…• L'enrichissement de l'offre produit. Ces dernières années, les éditions du 7ème jour et les suppléments (TV, féminin, etc.) se sont multipliés, avec des bonheurs divers.
• La diversification des supports. Les pistes d'exploration sont nombreuses : Internet, TV locales, hebdomadaires, etc. Les risques sont réels car les modèles économiques de certaines activités sont incertains.
• La maîtrise des coûts. La réduction des effectifs et l'exploitation de synergies (rédaction, imprimerie) sont recherchées, avec plus ou moins de réussite.
Les entreprises de PQR sont donc soumises à de fortes pressions. Jusqu'à présent, de nombreux journaux se sont lancés dans une fuite en avant : augmentation des prix de vente faisant fuir les lecteurs, multiplication des suppléments alors que la base du lectorat se réduit, etc. En dépit des initiatives prises, les difficultés du secteur persistent. L'heure est sans doute à des mesures plus radicales. La concentration, amorcée très timidement par quelques groupes, et la constitution de bastions multimédia régionaux pourraient constituer les voies de sortie du marasme actuel.
Autres liens utiles pour mieux comprendre la situation de la presse écrite :
http://senat.fr/rap/r03-406/r03-4063.html
http://senat.fr/rap/r03-406/r03-4064.html
http://senat.fr/rap/r03-406/r03-4065.html
2. Les Gratuits
Les quotidiens gratuits d'information seraient-ils la honte de la presse française ? Dès la sortie de Metro puis de 20 minutes, Marseille Plus et autre Bordeaux7, Serge July, ancien PDG de Libération , fustigeait alors des « quotidiens sans rédaction » et s'inquiétait de la menace que ces « flibustiers » faisaient peser sur une profession. Imprimés alors à l'étranger, distribués de façon autonome, disposant d'un faible nombre de journalistes, exploitant au maximum les dépêches d'agence de presse et dépendant entièrement de la publicité, ces journaux furent accusés de pratiquer une forme de concurrence déloyale avec les quotidiens payants.
« La différence entre Libération (ou un autre grand quotidien payant) et un gratuit, c'est un rapport de 250 journalistes à 10 , expliquait Serge July . Les gratuits ont l'apparence des quotidiens d'information, l'odeur et l'allure du papier journal, mais la ressemblance s'arrête là» De son côté, Le Monde n'hésitait pas à parler de « dumping social et économique » et, sur la foi d'une étude de Carat Expert, évaluait « entre 5 % et 7 % la baisse des diffusions des quotidiens payants dans les villes où ont été lancés ces gratuits ».
En réalité, l'impact était surtout notable la première année, « la diffusion enrayant généralement sa chute dès la deuxième année, avant de se stabiliser». L'étude comparative des divers pays examinés montrait d'ailleurs qu'il n'était pas aisé de prouver une réelle incidence sur les ventes de la presse payante. Si les gratuits affectent marginalement la diffusion des tabloïds à scandales, comme The Sun au Royaume-Uni, ou les quotidiens « populaires » moribonds, comme Il Giorno en Italie, d'autres journaux, comme La Dernière Heure en Belgique, semblent au contraire en avoir profité.
Doit-on penser pour autant, à l'instar de M. Philippe Léoni, président de la filiale de presse gratuite d' Ouest France (SPIR), actionnaire de 20 minutes , que « les quotidiens gratuits aideront la presse payante en intéressant les gens à l'info » ? De fait, le lectorat de ce type de presse est largement constitué de non-lecteurs de la presse quotidienne (public jeune, féminin, de catégorie socioprofessionnelle intermédiaire). « Ces gratuits sont destinés à occuper un temps mort quand les gens s'ennuient dans les transports en commun », observe M. François-Régis Hutin, PDG d' Ouest France .
3. La presse et Internet (documents)
- Enjeux économiques, enjeux démocratiques : dossier PDF
- Le rapport Tessier : la presse au défi du numérique
Marc Tessier (ancien président de France Télévision) a rendu le 19 février 07 au ministre de la Culture un rapport qui prône la concentration dans le secteur de la presse afin que les journaux accroissent leur rentabilité et puissent se moderniser
Liens utiles : - Acrimed - le blog medias - Imagines
La médiasphère nous précipite-t-elle dans le mur?
- Altercation Chazal (TF1) / Bayrou 2007 : la petite famille du monde industrialo-politico-médiatique
"Cessez de vouloir conduire les Français vers ce choix ! Qu'est ce que vous nous racontez sur vos antennes ? Vous nous jouez une musique qui est toujours la même ! Ca suffit !"
-Analyse du mécanisme des sondages
Le débat sur les sondages n’en finit pas… Peut-on s’y fier ? Influencent-ils ? Quelles sont leurs méthodes ? On entend parler de manipulation, d’erreur manifeste. On entend parler les sondeurs : Roland Cayrol, directeur général de l’Institut CSA, Pierre Giacometti, directeur général d’Ipsos, ou Stéphane Rozès, directeur du département « Opinion » de CSA. Mais peu de sociologues… Alain Garrigou, professeur de sciences politiques à l’université de Nanterre et auteur de « L’ivresse des sondages » (La Découverte, Paris, 2006).
Le débat actuel sur les sondages amplifie-t-il les suspicions envers leur utilisation ?
Il faudrait d’abord qu’il s’agisse d’un débat, ce qui est loin d’être le cas. Il est toujours mené par les mêmes intervenants et, du côté des chercheurs, par Loïc Blondiaux. Sa compétence n’est évidemment pas à remettre en cause mais il est sûrement le plus politiquement correct d’entre nous. En réalité, je trouve inacceptable que les sondeurs soient présents sur les plateaux de télévisions car ils ne sont là que pour défendre leurs chiffres d’affaires et leur vision de la science. Le débat est tronqué et je pense que le public en est lassé. A force d’être répété, ce discours devient le degré zéro de la pensée.